Une journée immersive autour de l’eau : du barrage à la station d’épuration

Le vendredi 12 septembre, les membres de l’Assemblée Citoyenne ont pris part à une journée immersive dédiée au cycle de l’eau. Inscrite dans la fiche projet « L’eau de demain, l’enjeu d’aujourd’hui » du cahier des propositions, cette rencontre a permis d’approfondir la réflexion collective autour de cette ressource essentielle.

Accompagnés par Franck PEYRET et et Christian BOUZON, et guidés par plusieurs spécialistes passionnés, les participants ont pu mesurer la richesse et la complexité du parcours de l’eau. De la retenue d’eau et la production hydroélectrique, jusqu’à l’usine de potabilisation et la station d’épuration, ils ont suivi chaque étape qui permet à l’eau d’accompagner, au quotidien, nos usages et notre qualité de vie.

 

Au cœur du barrage de Treignac

La journée a débuté au barrage de Treignac, sur le lac des Bariousses. Deux visites complémentaires étaient proposées :

En extérieur, Nathalie JUMELLE, guide-conférencière de l’Office de Tourisme Terres de Corrèze, a retracé l’histoire du site, sa construction et son rôle dans l’aménagement hydroélectrique de la vallée de la Vézère. Les travaux du barrage ont débuté en 1947 pour s’achever en 1952, mobilisant jusqu’à 800 ouvriers.

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L’aménagement a permis de construire une prise d’eau et une usine souterraine à Chingeat, alimentée par une galerie d’amenée d’eau offrant une chute de 65 mètres. Cet équipement s’intègre dans un ensemble de barrages de la vallée de la Vézère, dont celui de Treignac est l’un des plus performants, à la fois par sa hauteur d’eau et par sa capacité de production.

À l’intérieur, Sébastien RONDARD, responsable du groupement d’usines EDF, a dévoilé aux participants les coulisses du barrage et ses multiples fonctions. Si son usage principal reste la production d’électricité, il faut aussi prendre en compte les autres enjeux comme le tourisme, l’eau potable, le sport en eaux vives … En cas de pénurie, la production d’électricité et l’alimentation en eau potable restent prioritaires, mais l’équilibre entre ces usages constitue un défi permanent.

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Copyright: EDF

Sur le plan technique, le barrage de Treignac est un barrage voûte : la pression exercée par l’eau, au lieu de fragiliser la structure, renforce au contraire sa solidité en se répartissant sur les falaises. Sa base, plus large que la crête, permet de résister à une pression plus forte en partie basse. La visite a également permis d’évoquer les dangers liés aux abords des sites hydroélectriques, en cas de « lâchers d’eau ».

Enfin, les participants ont découvert les dispositifs de surveillance et de contrôle qui assurent la sécurité de l’ouvrage, ainsi que le fonctionnement de la production d’électricité grâce au petit groupe qui turbine le « débit réservé », restitué en continu à la rivière. Ce panorama a mis en évidence le caractère multi-usages de l’eau, un fil conducteur que les participants ont retrouvé plus tard dans la visite de l’usine de potabilisation du syndicat du Puy des Fourches.

 

L’eau potable : de la retenue au robinet

Après Treignac, cap sur Uzerche, le Syndicat du Puy des Fourches a ouvert les portes de la station des Carderies. Mise en service en 2019, elle alimente en eau potable près de 15 000 foyers, soit environ 30 000 habitants répartis sur 14 communes.

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Sous la conduite de Stolïan FAYOLLE et Aurélien ALBIER, les membres de l’Assemblée ont parcouru les différentes salles de l’usine de potabilisation, découvrant pas à pas les étapes qui permettent de transformer l’eau brute prélevée dans la Vézère, en eau potable. Chaque espace a révélé une partie du processus : captage, traitement, filtration et contrôle de qualité, jusqu’à l’arrivée au robinet des habitants.


Mise en service en 2019, cette usine se distingue par sa modernité et par l’utilisation de nouvelles technologies. Des dispositifs de surveillance et de maintenance à distance permettent d’assurer un suivi permanent, renforçant la sécurité et la fiabilité de l’approvisionnement. Derrière ces équipements sophistiqués se trouve une équipe  mobilisée, assurant la continuité du service grâce à des astreintes et une veille constante, pour garantir chaque jour l’accès à une eau de qualité pour près de 30 000 personnes.

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L’épuration : quand la nature accompagne la technique

La dernière étape de la journée a conduit les participants à Seilhac, sur le site de la station d’épuration, où les techniciens du SATESE (Service d’Assistance Technique à l’Exploitation des Stations d’Épuration) avaient préparé trois ateliers pédagogiques. Avant la répartition en groupes, Alain MERPILLAT, responsable du service, a présenté le rôle du SATESE : un appui technique précieux mis à disposition des élus et des collectivités, couvrant aussi bien le diagnostic et le suivi des ouvrages que la planification de travaux, la validation des résultats ou encore la formation des personnels.

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Les participants ont ensuite découvert la filière d’épuration et le cheminement de l’eau usée, depuis son arrivée jusqu’à son rejet dans le milieu naturel (la Vézère). Après un prétraitement destiné à retenir les déchets volumineux (lingettes, plastiques, graisses, sables), l’eau passe dans un réacteur biologique (bassin d’aération) où l’apport d’oxygène favorise l’action des micro-organismes qui dégradent la matière organique. La visite s’est poursuivie par le clarificateur, permettant la séparation de l’eau et des boues par décantation. Enfin, les boues sont dirigées vers des lits plantés de roseaux (12 lits sur 1 125 m²), où elles sont déshydratées par drainage et évapotranspiration avant d’être stabilisées et valorisées en agriculture. En sortie de traitement, l’eau transite par un bassin de finition recouvert de lentilles d’eau, qui contribuent naturellement à l’élimination des nutriments, limitent la prolifération des algues et améliorent la qualité de l’eau rejetée dans le milieu naturel.

Un atelier d’observation microscopique animé par Christophe CASTILLAN a permis aux participants de plonger dans l’univers invisible des bactéries et micro-organismes indispensables à ce processus naturel, tandis qu’un autre atelier animé par Gurgen BRUN mettait en lumière la sécurité et l’organisation du service avec la présentation des équipements du SATESE, ainsi que les responsabilités et obligations réglementaires liées à l’assainissement.

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Grâce à ces ateliers, les participants ont compris que l’épuration repose sur une alliance subtile entre technologie, nature et responsabilité, et qu’elle constitue un maillon essentiel pour préserver durablement la qualité de l’eau.

Une ressource précieuse, un patrimoine partagé

Tout au long de la journée, les échanges avec les intervenants ont mis en lumière l’importance d’une gestion équilibrée de l’eau. Qu’il s’agisse d’assurer l’approvisionnement en eau potable, de produire de l’électricité renouvelable ou de traiter les eaux usées, chaque étape du cycle de l’eau repose sur des savoir-faire spécialisés, souvent invisibles au quotidien mais indispensables à la vie collective.

Cette immersion a permis aux membres de l’Assemblée Citoyenne de mieux comprendre les enjeux, les contraintes et les responsabilités liés à cette ressource. Un moment d’apprentissage, mais aussi une invitation à devenir des ambassadeurs de l’eau, conscients de sa valeur et de la nécessité de la préserver.